CHOSEN

Éprouver une douleur non maîtrisée est une expérience terrifiante - une urgence médicale. Cependant, pour ceux qui ne ressentent pas cette douleur, y compris les professionnels de la santé, la douleur extrême n'est souvent pas assez importante pour exiger une action immédiate. Après tout, la douleur n'est pas mortelle… ou l'est-elle ?

La douleur non soulagée entraîne des conséquences

Il s'avère que le processus de guérison est retardé lorsque la douleur causée par les lésions tissulaires n'est pas soulagée. Un certain nombre d'études laissent penser que la douleur non maîtrisée produit un effet défavorable sur notre système immunitaire. De plus, la douleur continue semble affaiblir la capacité du corps à répondre aux situations stressantes, comme la chirurgie, la chimiothérapie et le stress psychologique.

La douleur causée par une atteinte nerveuse (douleur neuropathique) peut aussi avoir d'importantes répercussions. Cette douleur non soulagée semble causer des changements dans le système nerveux menant à l'installation d'une douleur chronique après la guérison de l'atteinte nerveuse initiale.

Une étude très intéressante a établi un lien entre soulagement de la douleur et prolongation de la vie. L'étude a été menée par un chirurgien qui opérait des patients atteints d'un cancer du pancréas. Chez la moitié de ses patients, le chirurgien a injecté de l'alcool dans le nerf qui transmettait des signaux douloureux du pancréas au cerveau. L'alcool détruisait le nerf et soulageait la douleur causée par le cancer du pancréas. Pour l'autre groupe de patients, il a injecté une simple solution salée dans le nerf. Ce dernier, laissé intact après l'intervention, continuait à transmettre les signaux douloureux. Il est intéressant d'observer que les patients dont le nerf a été détruit ont vu non seulement leur douleur diminuer (scores plus faibles) mais leur survie se prolonger comparativement à ceux qui continuaient à souffrir de douleur réfractaire en raison de la préservation du nerf.

L'étude citée ne regroupait qu'un petit nombre de patients, mais il serait souhaitable que des études d'envergure soient effectuées afin d'examiner l'effet du soulagement de la douleur sur la durée de survie. Nous savons déjà que la maîtrise de la douleur procure une certaine tranquillité d'esprit aux personnes qui doivent composer avec une maladie grave et leur permet de profiter de la vie.

Établir un lien de confiance avec l'équipe soignante

Avant d'aborder les détails du soulagement de la douleur, il est important de comprendre que la confiance à l'égard des professionnels de la santé qui vous soignent est essentielle à la prise en charge efficace de la douleur. Pour qu'une telle confiance puisse s'établir, il faut que les personnes de votre entourage, et surtout les professionnels qui vous soignent, acceptent que votre douleur est telle que vous la décrivez et non telle qu'elles le pensent. C'est un pré requis pour que l'équipe soignante et vous puissiez travailler ensemble vers la maîtrise de votre douleur.

En outre, il sera très utile de vous faire expliquer votre douleur - quelle est sa cause et pourquoi elle est survenue. La douleur de cause inconnue fait toujours mal davantage qu'une douleur dont on connaît l'origine. En effet, connaître l'origine de la douleur est la première étape de sa prise en charge.

Le fait de pouvoir parler de votre douleur vous permet aussi de mieux y faire face : comment elle vous touche, et comment vous vous sentez quant à sa cause. De plus, il est crucial de pouvoir discuter des autres aspects de votre vie, que ce soit avec l'un de vos proches ou un membre de l'équipe soignante. Si vous êtes inquiet au sujet de votre santé ultérieure ou vous avez des soucis d'ordre relationnel, spirituel, financier ou autre, votre douleur s'intensifiera.

De Romayne Gallagher, MD, 
en collaboration avec l'équipe clinique de MediResource

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